Le rôle unique de Jizō dans le bouddhisme japonais et sa place dans la vie quotidienne

Parmi les nombreuses figures spirituelles du Japon, Jizō (地蔵菩薩, Jizō Bosatsu) est l’une des plus aimées et respectées. Ce bodhisattva du bouddhisme est considéré comme le gardien des enfants, des voyageurs, mais aussi des âmes perdues. On retrouve sa statue dans les temples, le long des routes, ou encore dans les cimetières, toujours ornée d’un petit bonnet rouge ou d’un bavoir.

Dans cet article, découvrez l’origine de Jizō, son rôle symbolique dans la société japonaise, et pourquoi tant de Japonais lui rendent hommage avec tant de tendresse et de respect.

Les origines de Jizō : Un bodhisattva plein de compassion

Jizō tire son origine du Kshitigarbha indien, un bodhisattva bouddhiste qui a juré de ne pas atteindre l’illumination tant que toutes les âmes des enfers n’auraient pas été sauvées. Introduit au Japon vers le VIe siècle, Jizō devient une figure incontournable du bouddhisme japonais.

Contrairement aux divinités imposantes, Jizō est représenté de manière humble et douce, souvent sous la forme d’un moine chauve au visage enfantin, portant un bâton (shakujo) et une perle sacrée (mani).

Jizō, protecteur des enfants et des âmes perdues

L’un des rôles les plus touchants de Jizō est celui de protecteur des enfants morts prématurément, notamment les enfants morts-nés ou les fœtus avortés. Selon une croyance bouddhique japonaise, ces enfants ne peuvent pas traverser le fleuve vers l’au-delà car ils n’ont pas accumulé assez de karma. C’est alors que Jizō intervient, les cachant dans ses manches et les aidant à franchir ce passage.

Les parents endeuillés viennent souvent habiller une statue de Jizō d’un bonnet rouge, d’un bavoir ou d’un petit jouet, dans l’espoir d’apaiser l’âme de leur enfant et de recevoir sa bénédiction.

Jizō sur les routes : guide et gardien du voyageur

Jizō est également une divinité des voyageurs, veillant sur ceux qui parcourent les routes du Japon. Il n’est pas rare de croiser une statue de Jizō à un carrefour, à l’orée d’un village ou en pleine montagne. Il symbolise à la fois la sécurité du trajet et la bienveillance envers les âmes errantes.

Certains randonneurs ou pèlerins déposent de petites offrandes (pièces, fleurs, encens) pour remercier Jizō de sa protection.